mardi 11 avril 2017

Chapitre 2 – Le sacre du roi lycan


Gaïa.
 Depuis des temps immémoriaux, l'incapacité des espèces à vivre ensemble a provoqué des luttes sanguinaires et dévastatrices. Seule, Zaria la plus puissante des sorcières est arrivée à y mettre un terme. Dés lors, elle est devenue l'égale d'un dieu et fut chargée par tous de maintenir la paix. Pour y parvenir, elle a mis en place Kalby'a … un système de castes qui interdit aux espèces de vivre ensemble dorénavant. Mais les sentiments interdits qu'Elhena, sa descendante porte à Hayden, le fils du roi lycan peuvent faire tout s'effondrer à nouveau. Entre complots, guerre, amour, jalousie et vengeance, venez découvrir Origin, le 1er tome de Red Dawn...
  
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Chapitre 1

- Le Sacre du roi - 


Assindria, capitale du royaume de l'Ebona il y a 35 ans.

- Hayden -


Hayden, fils de Torken et le souffle coupé en franchissant les portes gigantesques de la salle céleste du palais de verre. Pour la première fois, le cœur du royaume de l'Ebona lui était ouverte à lui comme aux siens, les lycans.
Aujourd'hui, ce jour marquait une étape dans sa Destinée et celle de toute sa caste. Son père Torken était fait roi. Pas simplement devant les lycans mais devant l'Ebona tout entière.
Le jeune lycan regardait avec émerveillement le joyau séculaire suspendu au dessus de le lac Andras. Les murs de verre transparents semblaient s'élever si haut vers le ciel qu'il semblait le toucher. Seule une puissante magie pouvait expliquer une architecture aussi monumentale. Ici, la mer épousait le ciel. Hayden avait l'impression de flotter sur l'eau avec le reflet de la lune à ses pieds.
Le palais était le lieu le plus sacré de tout GaÏa. C'était d'ici que l'Hadéna dirigeait les deux royaumes, l'Ebona et l'Hamelda. Exactement du trône en face duquel le lycan approchait.
Aucun des siens n'y avaient été convié avant ce jour. Bien sûre certains des siens avaient en charge la défense du palais mais ils n'étaient pas invités et ils ne restaient jamais longtemps dans cette salle. Aucun des siens n'avaient pu admirer la splendeur monumentale du palais comme à présent.
Hayden laissa son regard mémoriser toutes ces splendeurs cachés. La légende disait vrai. Janos, le grand architecture avait su montrer la magie écrasante de sa caste grâce à sa création. Le lieu reflétait la devise inscrite sur chaque marche qui conduisait au trône. Respect, Crainte et Humilité.
La salle de verre était le cœur du Palais sinon de l'Ebona. Elle était gigantesque et de forme circulaire. Sur un demi cercle se trouvait disposées les tribunes étagées des hauts sorciers de l'Ebona. Déjà présents, ils attendaient dans une attitude mitigée le début de la cérémonie. Certains semblaient approuvés le choix novateur de l'Hadéna mais d'autres ne cachaient pas leur hostilité. Il fallait dire que Cara n'avait pas demandé son consentement à la puissante Guilde des sorciers pour cette cérémonie et plusieurs avaient ouvertement manifestés leur mécontentement devant ce coup de griffe au protocole.
Cependant, à l'arrivée de l'Hadéna suivi du Torken tous se turent. Le silence s'imposa malgré une partie de la foule hostile.
Hayden craignait, comme son père les conséquences, de cette cérémonie pour Cara. Certes, il était fier de la reconnaissance que l'hadéna témoignait à son père. Mais comme la plupart, il n'était pas dupe et savait que derrière ce sacre se cachait une remise en question de Kalby'a. Car chef de sa caste, Torken l'était depuis de nombreuses années. Les rois lycans étaient choisis par les sages de leur caste. C'est ce qui était arrivé à son père, il y a de nombreuses années. Tous les sorciers connaissaient sa place. Personne n'aurait pensé remettre en cause sa position. Aujourd'hui c'était autre chose. Ce n'était pas le sacre d'un roi mais bien l'entrée d'un lycan dans la salle de verre. Aujourd'hui,on honorait un lycan de la même manière qu'un sorcier.
Torken se tenait à la droite de Cara... comme un égal, un sorcier. Il restait un vassal mais reconnu et fait roi par l'hadéna. Cara lézardait l'esprit de Kalby'a que tous vénéraient comme un dogme sacré depuis la fin de l'Aube Rouge. Et c'est cela qui contrariait les visages qui faisaient face à Hayden. Ils se regardaient sur un pied d'égalité.
Cara avait brisé un consensus et en faisant cela, elle avait fait naître une opposition. Que ferait-on si cette investiture créait une scission dans la caste des sorciers ? Il craignait pour la souveraine qui n'avait pas encore été investit des pouvoirs de l'Arma car jusqu'à ce moment précis, certains sorciers étaient plus puissants qu'elle.
Il se murmurait que certains d'entre eux contraint de vivre dans l'Hamelda, étaient plus distants et mettaient en avant leur différence. Le représentant de l'hadéna commençait à avoir plus de poids là-bas qu'elle même. Leur mode de vie étant trop différent et les échanges rarissimes pour qu'ils puissent s'identifier aux sorciers de l'Ebona. Un peu comme eux avec les lycans de l'Hamelda. Dans ce royaume où toutes les autres espèces vivaient, les sorciers disaient clairement que seule la force édictée par Kalby'a pouvait maintenir l'ordre. L'Ebona était la terre des élites. Tout le monde en était conscient et encore plus les sorciers de l'Hamelda qui avaient très mal vécu cet « exil », le plus souvent forcé. Les relations n'étaient pas très bonnes depuis l'avènement de Cara et cela perdureraient tant que l'hadéna n'aurait pas l'arma. Elle serait la magicienne la plus puissante et c'est seulement à ce moment qu'elle serait légitime pour certains.
Certes les sorciers étaient plus pacifistes que les lycans mais Hayden savait que la plupart pensaient que l'eugénisme qui les avaient amené à la tête des deux royaumes devaient perdurer. Pour cela les sorciers devaient rester entre eux.
Ce jour montrait le désaccord entre les magiciens. Cela amènerait-il à un affrontement ? Hayden avait l'impression que la seule chose qui contenait l'opposition naissante était la loyauté à l'ultime Hadéna, la mère de Kalby'a mais jusqu'à quand ?
Hayden regarda devant lui. Une multitude de visages fermés mais sur beaucoup transpirait leur amertume et leur colère de devoir assister au sacre d'un inférieur. Le lycan protecteur, protecteur par nature avait du mal à admettre le vœu de l'Hadéna. Son souhait la desservait en l’affaiblissant politiquement. C'est pourquoi tout comme son père, il avait émis des réserves. Son rôle, son existence même au sein de l'Ebona ne visait qu'à la protection des descendants de l'Ultime. Il sourit en repensant à Jacob, l'Arkan de son père qui l'entraînait tous les jours en vu de l'intégrer à la Duceta, la garde rapprochée de l'Hadéna.
Il regarda le second lycan, stoïque comme de coutume, au côté de son père. Fort et inébranlable face aux tumultes externes. Il ne déviait pas. Hayden l'envia secrètement. Il était ce que le jeune lycan rêvait d'être. Jacob s'avança vers lui.
  • On lit en toi comme dans un livre ouvert, lui dit discrètement l'Arkan, tandis que la salle se remplissait toujours plus.
  • Quoi ?
  • Tes inquiétudes. Ne les montre pas, dit-il après un temps. Ne te fis pas à leur apparente indifférence, en faisant référence aux dignitaires assis en face d'eux. Il te jauge. Il t'observe. Si Cara nous a placé à ses côtés, face à eux, c'est pour qu'ils aient un visage à mettre face à leurs questions. La plupart non jamais pris la peine de nous regarder. Aujourd'hui, ils y sont forcés alors efface tes doutes, fils de Torken. Montre que tu es digne d'être en face d'eux.
Hayden regarda Jacob et se contenta de hocher légèrement la tête. Le lycan était sage et de bon conseil malgré son jeune âge. Il comprenait le choix de son père qui l'avait choisi pour le seconder au lieu de son frère Jessamy.
Jacob était né pour être un guerrier tandis que son frère aurait fui devant un homme à terre. La faiblesse de son aîné était d'autant plus visible en comparaison de la bravoure de l'Arkan. C'est à ce moment là que son frère arriva, accompagnée de sa future compagne, la belle Carsis. L'arrivée du couple retardataire se fit sous le regard plein de reproche de leur père. Une partie de la guilde regarda consternée le couple qui ne respectait pas le protocole. Plus personne ne devait accéder aux trois marches après l'hadéna. Hayden entendit clairement un sorcier s'offusquer. Le protocole n'était pas respectée. Seule l'hadéna devait arriver la dernière.Les lycans montraient leur irrespect face traditions.
Son frère était un idiot impudent qui mettait son père et sa caste dans l'embarras. Il monta les trois marches avec une assurance qui donna des envies de meurtre à Hayden. Il lui donna un coup de coude et eut le plaisir de l'entendre retenir un gémissement. Pourtant son frère ne semblait pas en colère. Il le regarda avec son air hautain et son sourire de biais qu'il détestait tant . Son regard lui apprit ce qu'il qu'il avait déjà compris : son retard était prémédité. Il ferma son poing en espérant que cela freinerait son envie de le lui coller en pleine figure.
  • C'est inadmissible ! Intervint un des dignitaires assis sur les gradins à gauche du trône.
Hayden ne le reconnut pas. Il venait donc forcément de l'Hamelda.
  • Du calme mon ami, essaya de l'apaiser Cara, mais l'homme semblait excédait. D'autant que Jessamy ne semblait pas le moins du monde contrit.
Hayden vit la marque du chef de la guilde ainsi que le blason de la famille des Latimus. Il ne pouvait s'agir que de Jasio, fils de Jared, le premier sorcier de la guilde mais aussi représentant de Cara dans le royaume de l'Hamelda. Donc la deuxième force après Cara.
Cara l'avait « convié » pour montrer à tous l'importance de cet événement. Dès son arrivée , le sorcier n'avait pas cherché à cacher sa contrariété. C'est d'ailleurs lui qui avait alimenté le mécontentement des autres dignitaires de la guilde. Jessamy lui avait offert une raison supplémentaired'afficher son sentiment.
  • Regarde la pagaille que tu causes encore une fois, ne put-il s'empêcher de reprocher à son aîné.
  • Ne me parle sur ce ton, gamin, lui rétorqua-t'il pas du tout mécontent pour autant.
Hayden se força à respirer. Son frère était un idiot qui nuisait à leur caste. Il était l'essence même de l'égoïsme et de la futilité. Il croyait qu'être le fils du roi le plaçait au dessus des lois. Il se demanda encore une fois ce que pouvait lui trouver Carsis.
Il l'entendit gémir derrière lui. Il se retourna pour regarder la lycane. Celle-ci serait tombée si Jacob ne l'avait pas retenu. Elle se tenait le flanc droit. L'odeur du sang lui apprit qu'elle était blessée et qu'elle continuait à saigner.
  • Que lui as-tu fait ? murmura l'arkan.
Jessamy le regarda, lui dévoilant toute la haine qu'il lui inspirait. Son frère ne lui répondit rien mais tendit sa main en direction de Carsis lui donnant l'ordre par là de quitter l'Arkan pour le rejoindre. La lycane prit place à ses côtés mais Hayden put remarquer ses yeux rougis. Son frère la prit par la taille appuyant visiblement là où se trouvait sa blessure. Jacob gronda mais fut stoppé par l'arrivée de Sienna, la sorcière empathe qui prit place aux côtés du lycan.
  • Moi aussi, je suis en retard mon oncle, dit-elle avec malice à Jasio. Nous avons eu un accident aux abords du palais. Pardonne-nous.
Sienna toucha légèrement l'Arkan en passant mais ce contact furtif suffit à calmer Jacob. Hayden savait que la jeune sorcière était une empathe déjà très puissante. Elle pouvait canaliser, manipuler les émotions et les sentiments de tout à chacun. Il en avait ici une démonstration.
Jacob et Jasio semblèrent se calmer. Carsis, quant à elle retrouver son aplomb et réussit à envoyer un sourire à l'arkan pour le rassurer. Jessamy desserra son emprise et Hayden son poing qu'il ne rêvait plus d'envoyer à la figure de son frère.
  • Pardonnez-moi également intervient clairement une voix au fond de la salle.
Hayden aurait reconnu entre mille les paroles effrontées de son amie Héléna. La fille de l'hadéna s'excusait elle aussi de son retard montrant ainsi que si l'étiquette n'était pas respectée, on ne pouvait en blâmer qu'une personne la fille de Cara. Personne n'oserait. Pourtant Hayden ne pensait plus à cela à ce moment. Il ne vit plus que le jeune homme qui se trouvait dans son ombre.
Elle avait réussi.
Elle lui avait promis de tout faire pour qu'il se décide à venir.
Elias.
Son meilleur ami.
Le jeune lycan ne put s'empêcher de sourire, le cœur rempli de joie.
Torken l'avait recueilli à la mort de son père et depuis, ils étaient inséparables. Pourtant, il n'avait pas voulu assister au sacre de Torken. Il ne s'en sentait pas digne. Il lui avait dit qu'il aurait le sentiment d'être un imposteur face à tous les grands dignitaires de l'Ebona mais Hayden tout comme Helena savait que cette décision n'était pas bonne pour lui. Elle était dictée par la honte que sa naissance et la mort de son père avait jeté sur lui. Celui-ci avait trahit l'Ebona et rejoint les traîtres à Kalby'a qu'on nommait les Affranchis .
Elias avait tort. Les choix de son père ne devait plus le définir et comme toujours l'obstination d'Héléna avait payé. Elle avait vraisemblablement réussi à le convaincre. Il sourit de plus belle. Ce jour marquait véritablement une étape dans sa Destinée. Avec ses deux meilleurs amis, ce moment serait mémorable .
Hayden considérait Elias comme son frère, en fait il était comme le frère qu'il aurait voulu avoir et quelque part c'était un peu le cas, en tout cas dans son cœur. De plus, il savait que pour Torken, il était comme un fils.
Et puis maintenant, il y avait Héléna.
Héléna.
Il se força à ne pas la regarder alors qu'il sentait la brûlure de son regard. Quelle idiote ! Il lui avait pourtant dit de faire comme s'ils ne se connaissaient pas. Elle n'en faisait jamais qu'à sa tête. C'est à peine si la guilde tolérait qu'un lycan l'approche, alors si l'on apprenait combien qu'ils étaient proches.
Ce que Cara permettait n'était qu'une illusion. Leur amitié n'était qu'une illusion comme aimait à lui rappeler régulièrement son frère Jessamy. En dehors du palais, il y avait la réalité. Hayden passait son temps à lui rappeler qu'en public, ils devaient feindre de ne pas se connaître. Si elle continuait ainsi, il lui dirait qu'il ne voulait plus être son ami. Ils allaient à l'encontre de la Khal'bya qui était l'enracinement de la vie sur Gaïa. C'était le renouveau, l'ère de la paix. Le pacte reposait sur l'édification des castes et il en était le garant comme tous les siens. Les lycans vivaient aux côtés des sorciers mais pas avec eux. Ils étaient uniquement leur bras armé et tout le monde voulait qu'il en aille ainsi. Tout rapprochement aurait été perçu comme une tentative d'anarchie, de soulèvement de l'ordre en place. Bien sûr Cara et ce couronnement donnait l'impression qu'ils étaient égaux mais il n'en était rien. C'était la Guilde des sorciers et Zaria qui avaient mis fin à la Nuit Noire et c'était eux qui avait le pouvoir dans les deux royaumes.
Il existait bien les Affranchis mais ils ne survivaient que grâce à la mansuétude de la nouvelle Hadéna. Hayden ne les comprenait pas. En refusant Kalby'a, ces êtres étaient devenus indésirables dans les deux royaumes. L'Ultime l'Hadéna, les avaient exterminés presque tous mais comme de la mauvaise herbe, ils avaient repoussé sous le règne de Cara. Son père refusait de donner son avis sur la question mais il savait que cette voie conduisait forcément au déshonneur. Jessamy lui avait avoué que Torken avait eu jadis une sœur qui était devenue une Affranchie. Personne ne savait ce qu'elle était devenu. Hayden regarda son père au regard impénétrable. Selon toute vraisemblance, c'était sa caste qui avait dû la traquer pour la tuer. Hayden pensa à la souffrance de son père mais il sut qu'il aurait fait pareil. En devenant, un Affranchi on perdait tout en commençant par sa famille. Cara était trop sentimental, et ces pestiférés avaient revus le jour. La mère d'Héléna ne ressemblait pas à l'Ultime. Elle était trop « pacifiste ». Il avait surpris une conversation entre elle et son père. Il était trop jeune à l'époque pour tout comprendre mais il avait senti la compassion quand elle avait parlé des Affranchis.
  • Puis -je être une bonne Hadéna en étant un tyran Torken.
Son père avait refermé vivement la porte mais il avait sentit la présence de son plus jeune fils. Ils n'en avaient jamais parlé. Pour Hayden, elle n'était pas un tyran. Elle avait toujours été bonne avec lui. Elle savait combien sa fille et lui était proches. Il n'était pas dupe. Si elle n'avait pas voulu, jamais il n'aurait pu ne serait-ce qu'apercevoir Héléna. Rien que pour cela, il se promettait d'être toujours à la hauteur de ce cadeau.
Ce jour n'allait certainement pas tarder. Il trouvait que l'hadéna était bonne mais il ne se leurrait pas malgré sa jeunesse. Si l'ultime était resté en place c'est parce qu'elle avait éradiqué ce mot de sa bouche.
⋆ ⋆⋆
Ce jour était un grand jour pour Héléna. Au côté de sa mère, elle voyait l'histoire se réécrire. Elle comprit aux mines hostiles qui lui faisaient face que cela se faisaient avec beaucoup de courage. Elle était fière de sa mère et se promit de toujours penser à ce jour quand elle manquerait de force. Elle regardait Elias qui regardait par terre et le prit par la main. Il retira vivement sa main. Tant pis, elle savait qu'il le ferait mais elle voulait qu'il sache et que tout le monde sache qu'ils étaient amis. Elle surprit le regard courroucée d'Hayden. Cela la chagrina mais elle savait qu'il ne changerait pas d'avis. D'ailleurs lui comme Elias avaient le même point de vue. Leur amitié n'était pas permise. En quoi est ce que cela serait dangereux. Pouvait-on s'empêcher d'aimer telle ou telle personne ?
Sa mère leva la main et l'assemblée se tut. Elle se plaça devant la scène avec Torken à sa gauche. Hayden était à gauche de son père et elle à droite de sa mère. Tous deux étaient légèrement de biais ce qui fit qu'Héléna pouvait le regarder à loisir. Il était tellement beau dans son habit traditionnel. Elle croisa furtivement son beau regard bleu furieux qui semblait lui dire de regarder ailleurs. Je ne peux pas. Elle baissa vivement les yeux en prenant conscience de son aveu.
  • Torken, fils de Lotis, à genou.
Torken se décala pour se retrouver face à l'Hadéna. Il enleva son habit dévoilant ses tatouages. Ils montraient qu'il appartenait à l'hadéna. C'était le cas de tous ceux qui désirait intégrer l'armée de l'ebona. . Un tatouage au niveau du cœur se distinguait des autres et semblait se mouvoir. Le strenthyx. Helena l'observa tout à son aise pour la première fois. Celui-ci montrait l'appartenance de Torken à la Duceta- du moins jusqu'à qu'il fut choisi par les siens, il y a quelques années de cela- . Elle montrait le lien qui liait l'hadéna à sa garde personnelle. La forme muait en permanence donnant un aspect toujours différent. Même la couleur semblait changer.
Derrière Torken se trouvait Hayden qui regardait avec fascination le symbole. Elle n'ignorait pas qu'il passait beaucoup de temps avec Jacob dans l'espoir d'intégrer la garde. Elle savait qu'il serait accepté. Elle l'avait déjà vu combattre et elle savait qu'il avait l'étoffe d'un grand guerrier tout comme son père avant lui.
  • Aujourd'hui je te fais roi de la caste des lycans devant la guilde des vénérables sorciers. Toi et les tiens avaient toujours défendu avec loyauté et fidélité l'Ebona...mais vous n'êtes pas uniquement au service de ce royaume vous en faites aussi partie.
Un silence encore plus pesant sembla donner plus d'impact à ses mots.
Cara déposa le sabre d'argent, symbole des membres de la Duceta. Cependant son pommeau était recouvert d'émeraude
  • Je te remercie d'avoir honorer la mémoire de l'ultime, ma mère et d'aider au maintien de Khalby'a mais dorénavant je te demande de le faire à mes côté depuis la salle de verre.
Torken releva la tête aussi visiblement surpris que le reste de l'assistance. Il semblait abasourdit.
Une nuée de protestation se fit entendre mais qui s'arrêta brusquement lorsque Cara leva la main pour intimer le silence.
  • Moi Cara, Hadéna de l'Ebona et de l'Hamelda, fille de l'ultime je demande au porteur du sabre d'argent se présider à la destinée de l'Ebona comme le reste des membres de la guilde.
  • Tu ne peux pas, cria Jasio le représentant de l'Hadéna dans le deuxième royaume. Il se leva, furieux.
L'hadéna le regarda durement et continua le rite. Elle prit le sabre et s'en servit pour se couper au niveau de la pomme de la main. Le sabre sembla avaler goulûment le nectar pourpre.
  • Je le peux et je le fais. Je suis la garante de la paix et de la justice dans les deux royaumes.
  • L'un ne va pas avec l'autre, continua de la couper Jasio. Si tu places le lycan à nos côtés toutes les autres espèces de mon royaume voudront lui ressembler.
  • Il suffit ! cria l'Hadéna.
Tout le monde fut surpris par la colère de l'hadéna, Héléna la première. Cara était toujours pondéré mais elle avait bien comprit que l'attitude du sorcier était inadmissible et qu'il mettait en danger l'autorité de l'Hadéna.
Héléna vit La puissance de Cara prendre forme en aspirant celle de la salle véritable amplificateur de pouvoir. Jamais la jeune fille n'avait vu sa mère montrer ouvertement sa puissante magie.
  • L'Hamelda est mon royaume. Tu n'es que mon représentant. Les mots qui sortent de ta bouche ne doivent être que ceux que je te dicte. Je ne tais rien dicté Jasio alors tais-toi.
Le sorcier se rassit avec force montrant qu'il était mécontent de l'attitude de l'hadéna sans pour autant aller au delà. Cara avança sur le devant de la scène montrant à tous la force qui la parcourait. Elle plaça devant tous l'épée d'argent qui semblait elle aussi capter la magie du lieu. L'épée s'éleva dans le ciel si haut qu'Héléna la perdit de vue. Elle entendit le bruit de sa chute quand cette dernière vint se planter devant le roi lycan toujours agenouillé.
  • Torken, je te fais roi. Je t'offre cette épée, symbole de la place que je veux que tu occupes à mes côtés.
Héléna regarda le père d'Hayden toujours tête baissée et elle sut que le lycan ignorait les projets de sa mère. Elle l'avait acculé. Il releva la tête et regarda pendant un long moment Cara, le visage indéchiffrable. Il ne pouvait refuser.
  • J'accepte dit-il distinctement .
Il s'approcha à ses côtés de la scène et leva son épée .
  • Vive le roi ! ne put s'empêcher de l'acclamer Héléna
Elle fut suivit par les lycans de la salle qui acclamèrent leur souverain tandis que les sorciers applaudissaient du bout des doigts.
Hayden avait l'air d'être tombé sur la tête. Elle regarda Elias qui avait l'air aussi abasourdi. Héléna ne put s'empêcher de sourire.
  • Vive le roi ! Reprit-elle une deuxième fois.


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