mercredi 19 avril 2017

Chapitre 3 - Dek'lan


Gaïa.
 Depuis des temps immémoriaux, l'incapacité des espèces à vivre ensemble a provoqué des luttes sanguinaires et dévastatrices. Seule, Zaria la plus puissante des sorcières est arrivée à y mettre un terme. Dés lors, elle est devenue l'égale d'un dieu et fut chargée par tous de maintenir la paix. Pour y parvenir, elle a mis en place Kalby'a … un système de castes qui interdit aux espèces de vivre ensemble dorénavant. Mais les sentiments interdits qu'Elhena, sa descendante porte à Hayden, le fils du roi lycan peuvent faire tout s'effondrer à nouveau. Entre complots, guerre, amour, jalousie et vengeance, venez découvrir Origin, le 1er tome de Red Dawn...
  
Cliquez sur la couverture pour accéder aux chapitres.
http://gabriellejharone.blogspot.fr/2015/03/prologue-la-nuit-noire-et-laube-rouge.htmlhttp://gabriellejharone.blogspot.fr/2017/04/chapitre1-le-temple-de-zyka-denos-jours.html
http://gabriellejharone.blogspot.fr/2017/04/chapitre-2-le-sacre-du-roi-lycan.html




 
Chapitre 4
Dek'lan

Hamelda , il y a 30 ans.

Il se força à ne pas crier quand le fouet s'abattit et lui déchira son dos encore une fois. Il serra les dents à sans décrocher la mâchoire. Aucun son ne devait sortir de sa bouche. Dek'lan savait que s'il montrait le moindre signe de faiblesse, son tortionnaire le frapperait encore plus fort. C'était la règle. Rien ne pourrait l'attendrir. Le fait qu'il soit un enfant ne jouait pas en sa faveur. Le fait qu'il soit l'enfant de son maître encore moins puisque c'était lui même qui avait ordonné son châtiment.
Cela faisait deux Lunes jours qu'on l'avait arraché des bras de sa mère adorée pour le placer dans une cellule souterraine du Palais Rouge. Rouge comme le sang que vénérait les Sanguinaires, la plus grande caste de l'Hamelda. Pourtant, il n'était pas un vampire, enfin pas totalement.
On lui avait simplement dit que son père souhaitait prendre « le relais » de son éducation. Il l'avait toujours su. Sa mère ne lui avait pas caché ses origines. Il était le bâtard du plus grand aristocrate vampire ; Lanius, le frère de la reine vampire. Il était le fruit des caprices de son géniteur. Il le savait et avait toujours craint le jour où son père l'appellerait à lui.
Les vampires ne pouvaient se reproduire entre eux à part certaines exceptions. La majorité des femelles étaient stériles. Celles qui l'étaient s'en félicitaient car les rares qui ne l'étaient devaient suppléer aux faiblesses de la natalité. Devenues pubères, celles-ci étaient retirées de leur famille et vouaient leur vie à donner naissance à des illustres pur-sang. Cela ne suffisait pas cependant à ne pas voir la natalité chuter chez les Sanguinaires. D'autant que seuls les plus illustres vampires pouvaient prétendre à s'unir avec les Sanguinaires fertiles.
Cette situation avait amené le Primera, le représentant de l'Hadéna à accepter alors l'impensable. Il permit aux vampires de concevoir en dehors de leur caste, les mâles pouvant fécondés certains démons femelles. Peu de sanguinaires avaient eu recours à cette solution car ils craignaient les conséquences de cet outrage fait à Kalby'a.
Ceux qui outrepassaient cet interdit n'osait pas afficher leur descendance qui n'était pas reconnu. L'enfant issu de cet accouplement n’intégrait jamais la caste des vampires. Les bâtards passaient une vie à être méprisé de tous.
Ils étaient les pestiférés que Jasio tolérait. Il en existait fort peu . On les reconnaissait au tatouage qu'ils arboraient et qui indiquaient de quel autre démon ils étaient issus. Il était hors de question qu'on puisse les assimiler à de véritables vampires. Leur tatouage montrait à tous l'horreur qu'ils représentaient.
Son géniteur, Lanius avait déjà eu un fils de sang pur mais celui-ci avait disparu dans le plus grand mystère, il y a de cela fort longtemps. Les rumeurs s'étaient déchaînées quant à la disparition de l'illustre vampire. La mère de Dek'lan lui avait appris que la mort de son fils avait plongé la famille royale dans un scandale. Beaucoup avait spéculé sur ce mystère car tous savaient l'animosité du père et du fils.
Après la disparition de son véritable descendant, Lanius avait énoncé le souhait d'avoir un être qui lui appartiendrait totalement. Mika ne lui avait rien caché. Il connaissait le désir cruel du Sanguinaire. Créer un guerrier que tous lui envierait et craindrait en même temps. Il s'était uni à une Abadhon, « la caste des destructeurs », connus pour être des prédateurs sans pitié.
Ils avaient été durant la nuit noire les plus enragés. Lorsque Kalby'a avait été instauré, les Sanguinaires avaient mis en garde les sorciers contre cette caste incontrôlable. Lorsque Jasio avait été nommé Primera, les vampires avaient réussi à obtenir que cette caste soit asservie. Arguant que leur esclavage était un gage de liberté pour tous les autres. Il s'agissait là du seul moyen de contrôler ces monstres. Le Primera accepta et la caste fut « offerte » aux Prédateurs de la nuit. Les esclaves mâles étaient prisés car ils étaient pourvus d'une force colossale à l'âge adulte .
Cependant, on interdit le métissage entre ces deux espèces car les bâtards issus de ces croisements donnaient des éléments incontrôlables à l'âge adulte.
Lanius, frère de la reine des vampires se plaça au dessus des lois et imposa la naissance de Dek'lan. Pour ménager son illustre géniteur, il ne fut pas tatoué. Dek'lan se mélangea au milieu de la population des esclave et personne ne connu ses origines pendant très longtemps. Sans être idéal, sa vie avait été jusque là paisible et même heureuse. Notamment parce qu'il vivait chez un bon maître Midas qui traitait correctement ses gens.
Il n'avait jamais vu son père avant son enlèvement. L'enfant l'avait uniquement aperçu de loin . Il savait qu'il n'intéresserait Lanius que lorsqu'il serait en âge de le servir . Son corps était encore frêle car comme tous les mâles de la caste de sa mère, il ne se développera qu'au moment de sa puberté. Avant ce jour, il restait d'une constitution fragile. C'était cette spécificité de son espèce qui l'avait épargné jusqu'à aujourd'hui. Il pensait vivre dans une relative sécurité auprès de sa mère encore longtemps.
Il avait eu tort.
Son bourreau le lui rappelait tous les jours de la plus cruelle des manières. Dek'lan ferma les yeux et revit la première fois qu'il avait rencontré véritablement « son père ». Les hommes de Lanius l'avait enlevé à sa mère devant la maison de leur maître.
La première fois qu'on l'avait placé devant son géniteur. Il avait bien perçu le dégoût dans son regard. Il pensait certainement voir un jeune guerrier. Son attitude montrait tout son mécontentement. Il n'avait pas ouvert la bouche mais Dek'lan l'avait reconnu.
Mika, sa mère lui avait montré. C'était un jour de marché, elle avait laissé tombé son panier rempli de victuailles, en le reconnaissant. Dek'lan, surpris par la panique de mère avait regardé ce qui qui la mettait dans un tel état. C'est ainsi qui 'il avait aperçu fugitivement son père. Sa ressemblance ne laissait pas de doute. Elle l'avait tiré vivement par la main sans prendre la peine de ramasser son panier. Elle n'avait rien dit mais son regard plein de haine l'avait effrayé et en même temps rassuré. Il savait qu'elle ne le laisserait jamais partir.

***
Pourtant dans cette cellule aveugle, il était devant Lanius, le vampire le plus influent de l'Hamelda, avec ses deux sœurs. La reine et le chef des assassins, l'armée invincible des vampires. Sa lignée dirigeait la caste la plus puissante de l'Hamelda.
Personne ne pourrait le sauver . Personne ne serait assez fort pour le soustraire à son sort.
Dek'lan n'appartenait pas à cette famille. Sa seule famille c'était Mika. Son seul foyer, la demeure du maître Midas. Étant esclave, il n'avait aucune valeur sinon celle que lui donnait son maître. Il repensa au regard de bienveillance de son maître, l'illustre représentant de la Guilde des sorciers de l'Hamelda. Il se permit un court instant d'espérer. Il regarda ensuite autour de lui.
Il se leva devant son vrai maître. Le sol de sa cellule était infect. Il se sécha rapidement les yeux, honteux qu'on le découvre ainsi.
Il avait peur aussi. Il ne savait quelle attitude adopté devant le vampire si effrayant. Le sanguinaire s'était approché lentement avec dédain.
  • Sais-tu pourquoi je t'ai conçu petit bâtard ?demanda-t-il.
    Ses premiers mots.
Dek'lan ne répondit pas. Il était terrorisé. Lanius était si froid et son regard transpirait de tant de cruauté. La bouche de l'enfant semblait figée et il lui semblait que s'il l'ouvrait , il ne pourrait empêcher ses dents de claquer. Le vampire lui faisait tellement peur. Il lui fallu de nombreuses secondes avant de pouvoir s'exprimer. Quand il le fit, il demanda des nouvelles de sa mère.
Mika était sa seule famille et même si elle était née esclave comme lui, jamais la fière Abadhon n'aurait laissé son fils. Il le savait. Leur affection était profonde et même si elle ne lui avait jamais caché le sort qui l'attendait, il savait qu'elle ne le laisserait pas sans se battre. Elle devait être morte d'inquiétude. Il entendait encore ses cris d'angoisse qui s'estompaient tandis que les assassins de son père l'amenait loin d'elle. Elle ne les avait pas suivi. Elle avait du se dépêcher de rentrer pour demander de l'aide à leur maître Midas. Celui-ci avait promis de les protéger. Il savait que Dek'lan était un Bâtard. Lanius savait ou trouver sa mère. Il ne voulait pas avoir sous les yeux sa progéniture tant qu'elle ne lui serait inutile. Midas était le seul maître qu'il eut connu mais s'il savait qu'il appartenait à Lanius. Mika appartenait à Midas mais lui appartenait à son géniteur. Il ne l'avait pas réclamé. Midas était puissant, bon et juste. Il l'aiderait forcément. Dek'lan admirait le vieux vampire et il savait que ce dernier s'était pris d'affection pour lui et sa mère. Ils avaient vécu heureux jusque là grâce à lui. Malgré sa douleur et sa peine, Dek'lan était confiant. Son maître était un grand homme, il considérait que l'esclavage était une honte que Kalby'a ne permettait pas. Ses esclaves vivaient comme libres. S'il savait le traitement immonde que lui réservait son père, il interviendrait à coup sûr.
Dek'lan releva la tête et osa regarder son père. Il ne lui avait pas répondu. Le Sanguinaire l'observa longuement et il eut l'impression qu'il l'examinait comme on le ferait d'un bête que l'on désire acquérir. Est-ce qu'il convenait ? Ferait-il l'affaire ? Il eut une boule au ventre en prenant conscience de ce qui l'attendait. Il serra les dents en sentant un goût de bile dans la bouche. Il ne put retenir ses larmes. Il eut honte de les sentir couler le long de ses joues mais il avait espéré trouver une infime marque d'affection dans les yeux de son père.
Dek'lan savait que celui-ci ne le considérait pas comme son fils mais il avait espérer qu'il aurait pitié au nom du sang qui coulait dans ses veines. Il ne pouvait contrôler les tremblement qui l'agitaient en voyant le dégoût qu'il inspirait à son maître. Il sut que l'homme n'accepterait jamais la faiblesse de sa progéniture. Il n'avait pas été conçu pour exprimer des sentiments. Lanius approcha rapidement et avant que Dek'lan puisse réagir, il le frappa violemment au visage et le prit par le col de son habit qu'il déchira à moitié.
Ils étaient seuls dans cette cellule. Lanius s'approcha de son oreille.
  • Ecoute-moi bien sale petite merde de bâtard, j'ai baisé ta putain de mère pour qu'elle me donne un démon que tous craindraient. Les Abadhons son connus pour être des guerriers invulnérables et sans état d'âme. Lanius recula. Tes larmes me font horreur. Arrête-les immédiatement ou je te jure que je t'arrache les yeux.
Il le frappa de nouveau et le projeta contre le mur. Lanius le fixa un long moment. Dek'lan avait le souffle coupé, il tremblait. Il savait que le vampire était en train de décider de son sort. Le sanguinaire s'approcha lentement de lui et ferma son énorme main sur sa gorge d'enfant. Il serra en le regardant mais sa poigne n'était pas encore létale. Il hésitait à le tuer. Certainement pas par état d'âme. Il était tellement dur d'enfanter pour les vampires qu'il ne semblait pas prêt à perdre encore son investissement.
Il le lâcha et Dek'lan s'écroula sur le sol nauséabond de sa geôle . Il n'eut pas le temps de reprendre son souffle qu'il reçut de plein fouet un coup de pied. Il entendit le bruit d'un côte qui se brise avant de sentir la douleur intolérable. Il ne put s'empêcher de hurler même s'il savait que cela décuplerait la fureur du vampire. Il n'arrivait à se maîtriser pas à se maîtriser. Lanius le frappa de nouveau. L'enfant vomit.
  • Qu'est-ce que je vais faire de toi, lui cracha-t-il avec hargne. J'aurai déjà du t'enlever des bras de ta mère . Regarde ce qu'elle a fait de toi...des larmes ! dit-il avec mépris en le frappant de nouveau. C'est de la haine que je veux voir dans tes yeux la prochaine fois que je te verrai. Tu n'existes, misérable bâtard que pour me servir et faire ce que j'attends de toi. Je ferai de toi le plus sanguinaire des assassins ou tu crèveras.
    ***
C'était il y a deux Lunes
Depuis ce jour, tous les matins, on l'attachait à un poteau dans la cour du palais rouge et on le fouettait, dès les premières leurs du jour, jusqu'à qu'il s'évanouisse. Au début, il avait supplié d'arrêter mais il avait compris que son attitude le desservait et que plus il restait stoïque moins son calvaire durer. Il n'y échappait cependant pas. Son père le dressait comme lui disait son bourreau comme il le ferait d'un animal. A ne plus rien ressentir face à la douleur.

    ***
Ce matin, son père était venu voir comment se passait son « dressage ». Il s'était placé devant lui et avait ordonné au bourreau de commencer. Dek'lan avait essayé de rester stoïque malgré le claquement du fouet et la douleur qui lui donnait envie de s'évanouir. Cela avait eu l'air de plaire à son père. Tant mieux, mais il avait espéré qu'il parte bientôt car il n'était pas sûre de pouvoir continuer bien longtemps à donner le change.
Il vit le visage de son père se décomposer tandis qu'il sentit au même moment moment le poids du bourreau s'écroulant sur lui. Il vit sa mère se jeter sur Lanius complètement désarçonner par l'attaque surprise. Mika était forte. L'abadhon le mit à terre, profitant de sa surprise. Il était très tôt, la plupart des vampires étaient partis rejoindre leur couche pour la journée. La plupart des nocturne dormaient d'un sommeil profond.
Mika sauta sur le dos de Lanius et Dek'lan vu ses doigts acérés griffer profondément le visage du vampire. Les abadhons possédaient des serres qu'ils pouvaient rétracter donnant l'illusion d'ongles mais quand celles-ci sortaient, elles n'étaient rien de moins qu'une arme des plus létales. Le vampire hurla quand sa mère lui arracha l’œil. Lanius hurlait toujours en tentant de maintenir son globe oculaire. Sa mère lui planta à ce moment-là son arme dans la gorge et commença à sectionner le coup mais elle n'eut pas le temps de l'achever.
Un assassin retint la main de Mika. L'enfant cria à sa mère de faire attention mais le temps qu'elle comprenne, l'assassin l'avait plaqué au sol
  • Lanius ! Cria l'Assassin.

Astrid. La sœur de son maître. Le chef des Assassins.
Astrid appelait des soldats en hurlant.
Le vampire saignait abondamment et ne pouvait émettre le moindre son.
Son cri rameuta d'autres assassins.
Dek'lan regarda sa mère être emporté par les hommes d'Astrid sous le regard plein de haine de Lanius. Son géniteur partit sans un regard pour lui.
L'enfant gémit quand il se retrouva seul dans cette cour sans aucun espoir de voir sa vie retrouver le cours qui était le sien auparavant. Il appela sa mère inlassablement tout en sachant que tout cela était vain.





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire