mardi 6 juin 2017

Chapitre 7 - L'arbre penché


Gaïa.


 Depuis des temps immémoriaux, l'incapacité des espèces à vivre ensemble a provoqué des luttes sanguinaires et dévastatrices. Seule, Zaria la plus puissante des sorcières est arrivée à y mettre un terme. Dés lors, elle est devenue l'égale d'un dieu et fut chargée par tous de maintenir la paix. Pour y parvenir, elle a mis en place Kalby'a … un système de castes qui interdit aux espèces de vivre ensemble dorénavant. Mais les sentiments interdits qu'Elhena, sa descendante porte à Hayden, le fils du roi lycan peuvent faire tout s'effondrer à nouveau. Entre complots, guerre, amour, jalousie et vengeance, venez découvrir Origin, le 1er tome de Red Dawn...
 Cliquez sur la couverture pour accéder aux chapitres.
http://gabriellejharone.blogspot.fr/2015/03/prologue-la-nuit-noire-et-laube-rouge.htmlhttp://gabriellejharone.blogspot.fr/2017/04/chapitre1-le-temple-de-zyka-denos-jours.htmlhttp://gabriellejharone.blogspot.fr/2017/04/chapitre-2-le-sacre-du-roi-lycan.htmlhttp://gabriellejharone.blogspot.fr/2017/04/chapitre-3-deklan.htmlhttp://gabriellejharone.blogspot.fr/2017/04/chapitre-4-galen.htmlhttp://gabriellejharone.blogspot.fr/2017/05/chapitre-5-le-champ-de-danoa.html
http://gabriellejharone.blogspot.fr/2017/05/chapitre-6-batham-1ere-partie.html

 


Chapitre 7

L'arbre penché

Elias, fils de Larkin rentra dans la maison qui jadis avait été la sienne, au bout de la jetée du lac Andras. Elle était modeste mais il s'en était toujours moqué. A peine la remarquait-on placé, dans le deuxième Ouroboros à la lisière de la forêt noire. On pouvait quand même voir l'immense palais de verre en arrière plan.
Il avait des souvenirs si forts. Il n'était pas revenu ici depuis cette nuit terrible où une partie de la caste avait voulu le tuer sur la place d'honneur du palais de verre. Il y a si longtemps. Il n'était qu'un enfant. Pourtant il n'avait rien oublié. Tout était gravé au fer rouge.
Ses voisins qui jusqu'alors lui avait toujours témoigné de l'affection avait voulu le dépecer. Il l'avait tiré de son lit et l'avait emmené sans qu'il comprenne quoi que ce soit à ce qui lui arrivait.
Là devant Torken, et Cara, il avait entendu Jéricho de Piosys, jeune recrue militaire raconter le calvaire de la délégation dont son père faisait partie. Cetyte délégation était à l'initiative de la jeune hadéna qui voulait assagir les contrées perdues qui amassaient de plus en plus d'Affranchis.
Il avait compris deux choses simultanément. Premièrement, les affranchis que son père et toute la délégation devait rencontrer n'était en fait qu'un piège censé montrer la force des frappe de ces marginaux. Pourtant lourdement armé, ils étaient tombés dans un guet-apens dont personne n'avait réchappé hormis le jeune Jéricho plus mort que vivant.
Remis de ces blessures, il avait pu raconter la traîtrise d'une partie de sa caste . Cependant il asséna une révélation qu'Elias se refusa d'accepter. immédiatement. Tout cela avait été possible grâce à l'aide primordiale de son père. Larkin. Le meilleur de Torken. Il avait trahi de la plus ignoble des façons celui à qui il devait tout. Il avait fait de ce mercenaire méprisé, un dignitaire reconnu. Malheureusement ses années d'errance avait du l'amener à côtoyer des Affranchis qui l'avait convaincu de leur combat.
Pourtant, Torken avait toujours essayé d'intégré de nouveau ces égarés dont faisait partie sa propre soeur. Cara, l'avait laissé metre au point cette mission qui devait les conduire à la limite d'Astos dans les contrées perdues, le repaire des Affranchis.

* * * *
Elias avança dans son ancienne demeure, une boule au ventre. Il avait refusé si souvent de se souvenir. Il vit la dague qu'il lui avait confectionné dans l'attente du jour où il la lui donnerait. A la fin de son Aube. La fin de son enfance. Aujourd'hui. Il tendit la main vers l'objet mais se sentit incapable de la tenir. La boule dans son ventre grossit lui montrant à quel point, le souvenir de cet homme pouvait encore l'affecter.
Il l'avait tant aimé.
Il l'avait tant haï.
Larkin l'avait trahie et avait détruit toute possibilité d'une vie honorable.
Le fils du traître.
Il n'avait jamais connu sa mère qui comme beaucoup de lycane était morte en le mettant au monde. Larkin avait toujours tout représenté pour lui. Sa famille. Son monde. Et quand la plupart des siens se moquait du passé de mercenaire de son père. Lui, il en était tellement fier. Maintenant il ne restait que la honte. Il ne lui resterait jamais que la honte d'être le fils du plus grand traître du royaume. Son acte l'avait condamné à une vie de rejet.
Aujourd'hui, il avait trouvé le courage d'aller aborder Amnis de Sostras, la belle cousine d'Hayden. Ils avaient le même âge. Certes, elle appartenait à l'élite de leur caste mais il avait toujours espéré que son abnégation, sa droiture, son « honneur » avait réussi a gommé son passé honteux.
La plupart des jeunes de son âge organisait une fête pour marquer ce cap. Tous ensemble... mais personne ne l'avait invité.
Hier cependant, il lui semblait que sa Destinée avait tourné, il avait réussi à intégrer le centre de formation de la Duceta avec les honneurs. Il entrait eau sein de l'élite de l'armée. Il avait été tellement fier. Ils étaient les deux plus jeunes lycans de tous les temps avec Hayden.
Auréolé de sa nouvelle gloire, il avait osé abordé Amnis. Seul. Elle l'avait regardé avec horreur quand il avait lui avait demandé de l'accompagner.
  • Penses-tu que je pourrai être intéressé par un lycan sans honneur tel que toi ?
La boule dans son ventre menaça de l'empêcher de respirer. Tout le monde avait entendu la belle lycane. Certains avaient souri, d'autres avaient eu l'air gêné. Il était parti sans dire un mot devant le regard plein de pitié de certains. La beauté de la lycane était à l'instar de sa cruauté. Il en eut la confirmation quand en sortant il l'entendit dire qu'il n'avait été accepté que grâce au patronage plein de pitié de son oncle Torken.
Il avait quitté l’enceinte du palais de verre ne sachant ou aller. Il avait erré et ses pas l'avaient amené sans qu'il s'en rende compte dans la maison de son enfance qu'il avait quitté une certaine nuit pour ne jamais y remettre les pieds.
Il prit la dague que son père lui avait confectionné en prévision de ce jour et il se força à respirer.
  • Pourquoi m'as-tu abandonné ?
Il tomba au sol et referma la dague dans sa main. La douleur ne suplanta pas celle de son cœur.
Il avait tellement aimé ce vieux mercenaire mais lui l'avait abandonné ne lui offrant qu'une vie de honte et de pêché. Il pourrait devenir le plus grand des guerriers lycans, il ne serait jamais aux yeux de tous que le fils du traître .

* * * *
  • Je savais que je te trouverai ici.
Il sentit Héléna bien avant qu'elle ne parle. Il se leva vivement et fut troublée de la trouver ici.
  • C'est de la folie, tu ne devrais pas être là.
Il se leva vivement en plaçant la dague dans sa ceinture. Héléna le regarda faire et il sentit le rouge lui monter aux joues. Certes, elle était encore bien jeune même enfant, elle avait développé très tôt son d'empathe. Il lui permettait de comprendre très vite les situations et les gens.
  • Sienna m'a dit pour Amnis.
Sienna était une sorcière tout comme Héléna. C'était une très belle jeune femme qui aspirait à intégrer la Duceta. Elle apparaissait comme une excentrique mais sa famille était assez influente pour permettre à une sorcière d'intégrer les rangs de la garde personnelle de l'Hadéna. Avant tout c'était c'était également une empathe. Elias se sentit mortifié, même la caste des sorciers étaient au courant de sa déconvenue.
  • Elle l'a entendue jaser dans la salle de verre, continua-t-elle.
Il sentit la main d'Héléna touché la blessure qu'il s'était infligé et lui guérir spontanément. Elle lui releva le visage.
  • Je t’interdis de te sentir diminuer par ses moins que rien. Ils ne savent rien de toi. Ils ne voient en toi que ton père...mais moi je te connais. Je te vois. Toi.
Il entendit Hayden. Son ami rentra précipitamment mais s'arrêta rapidement en prenant conscience de la scène. Elias baissa vivement la tête trop honteux qu'on le voit ainsi.
  • Torken m'a choisi pour intégrer le centre de formation de la Duceta. C'est ce dont j'ai toujours rêvé . Je pensais que si j'étais digne de rentrer dans ce corps alors tous verraient que j'étais...honorable.
Il s'arrêta et sentit que la main d'Héléna caressait son visage. Il n'y avait rien d'ambiguë. Enfin si, s'il était honnête. Il la voyait comme sa famille, sa sœur. Tout comme Hayden était le frère qu'il n'avait jamais eu. Bien sûr, il ne le dirait jamais à haute voix. Eléna était inatteignable. Le miracle avait déjà fait d'elle une amie depuis des années. Mais il savait que cette amitié devait être cachée car elle serait incomprise et réprouvé. Pourtant dans le fond de son cœur, il sentit que sa douceur était de celle qu'on réserve à sa famille. Elle lui permettait de supporter cet isolement qui était le sien depuis tant d'années. Quand il deviendrait un guerrier de la Duceta et qu'elle remplacerait sa mère comme Hadéna, alors il se battrait comme aucun pour elle. La seule femme de sa vie.
  • Je te connais Elias. Elle lui releva de nouveau le visage. Je te connais. Tu es un être merveilleux. Il pense que tu marches dans les pas de ton père. Moi je vois l'être le plus loyal que j'ai jamais connu. Quand je serai Hadéna et que tu appartiendras à mon élite, sois sûre que je te confierai ma vie les yeux fermés.
    Elle l'embrassa sur la joue et posa son visage sur son épaule.
  • Je t'aime Elias comme un frère. Ton amitié m'est devenu indispensable.
    Le lycan entendit son ami grogner et vit la colère assombrir son visage. Celui-ci s'approcha et plaça également sa main sur son épaule.
  • Je t'aime aussi mon frère...et j'emmerde Amnis de Sostras que ma chère cousine n'oublie que nous avons également une affranchie dans la famille.
    Hayden lui tendit sa fiole de Lirsh. Elias sourit en la prenant. L'alcool fort lui fit un bien fou. Hayden en prit également un rasade et s'assit en tailleur en évitant de regarder Héléna.
    Elias soupira en prévision de la dispute qui s'annonçait. Ces deux-là s'aimaient autant qu'ils se disputaient. Il entendit littéralement la mâchoire d'Héléna grincer avant que celle-ci donne un grand coup de coude dans le ventre.
  • Pourquoi ne m'en as-tu pas donné, cria-t-elle.
  • Tu ne devrais pas être là ...hadéna.
    Il employa le titre de sa mère comme une insulte. Il vit son amie blessée par les paroles d'Hayden. Pourtant il avait raison.
  • Tu es devenu un imbécile fini depuis que tu as fini ton aube.
  • Non, je suis devenu raisonnable. Tu sais bien que tout ça est dangereux . On ne peut plus ...être proches.
  • Tu dis n'importe quoi ! S'insurgea-t-elle en se levant. Je te connais depuis toujours. On a toujours été amis...proches... appelle ça comme tu veux. On ne change pas. On ne change rien.
  • Dis lui Elias.
  • Hayden. Je ne lui dirai rien. Héléna m'a rejoint alors que tout le monde me méprise. Elle est la seule a m'accepter comme je suis avec toi...je ne peux pas faire moins.
    La sorcière se jeta dans ses bras. Il l'entendit qui l'a remerciait. Il entendit aussi ses sanglots. Dans une certaine mesure, elle même vivait dans une grande solitude. Il la serra et prit conscience qu'il se battrait toujours pour elle. Il se rappellerait toujours la jeune sorcière qui était sorti de son palais protégé pour aller consoler son ami.
  • Vous êtes tous les deux des idiots si vous ne pensez pas aux conséquences, dit Hayden en partant.
****
Hayden était hors de lui incapable de freiner sa colère. Il accéléra le pas quand il sentit Héléna courir derrière lui. Il le savait. Il savait que ce serait toujours ainsi.
Elle
Lui
Quand il l'avait vu embrassé Elias. Un simple baiser. Un chaste baiser. Il avait eu de hurler, de frapper. Il ne supportait pas qu'un autre la touche. Il lui était même arrivé de sentir sa bête s'agiter quand un mâle la regardait ...comme une femme. Il ne pouvait plus être ami. Il ne l'était plus. Sa bête la convoitait. Il savait qu'il pouvait contrôler ses pulsions mais il ne pourrait pas le faire pour ceux de sa bête. A certains moments son odeur avait le pouvoir de l’enivrer comme aucun alcool ne le pourrait jamais.
Quand il avait commencé à la désirer physiquement dans les champs de Danoa, il avait pris peur. Alors il avait été à la tanière. Le lupanar des lycans. C'était là une façon de gérer les appétits démesurés des lycans. Le lieu était nécessaire pour les mâles célibataires de sa caste. Situé à la limite du deuxième ouroboros, la bâtisse se trouvait en plein milieu de la forêt noire.
Il avait trouvé une bonne partie des soldats de son père qui avait souri en voyant le fils de Torken. La tenancière avait semblé aussi le reconnaître. C'est elle même qui s'était chargée de lui. La lycane lui avait procuré une félicité qu'il ne pensait pas pouvoir connaître un jour. Depuis, il y retournait régulièrement, notamment avec Elias.
Il pensait qu'ainsi, il arrêterait de penser à Elena. Il s'était lourdement trompé. Il avait compris que l'attraction que la sorcière exerçait sur lui était loin d'être uniquement sexuelle. Pourtant, elle ne pouvait pas être son âme sœur. Il sentit un goût de bile remonter. Sa Destinée ne pouvait être aussi cruelle car jamais elle ne pourrait être à lui. Jamais.
Il s'arrêta en entendant le souffle erratique de la sorcière. Il ne voulait pas qu'elle s'enfonce encore plus ici sans personne pour la protéger. Maudite Amnis. Si sa cousine avait été moins frivole et superficielle, elle aurait accepter l'invitation et Héléna ne serait pas sorti de son palais pour réconforter son ami.
Elle lui sauta sur le dos comme elle faisait toujours quand ils étaient enfants. Cependant son corps ne réagissait plus de la même manière, il la pris cependant machinalement sur les genoux, incapable de se soustraire à son odeur. Ciel, il sentit la douceur de ses fesses.
L'extase
La torture
Il ne pourrait pas lutter longtemps contre cette tentation. Sa Destinée avait fait de lui un lycan maudit.
Il la prit pas les hanches et la tint aussi loin de lui qu'il pouvait. Elle recula et ils se mesurèrent du regard. Si son regard pouvait le tuer alors il serait mort à l'instant. Cependant, il connaissait sa sorcière, jamais elle ne pourrait rester sans rien dire plus de quelques secondes. Il la vit arracher une touffe d'herbe et la lui jeter en plein visage.
  • Je te déteste fulmina-t-elle.
Si seulement cela pouvait être vrai mais elle l'avait dans la peau tout comme lui. Elle pourrait dire le contraire, il sentait comme le plus entêtant des parfum son excitation.
Son corps réagissait à son excitation. Son sexe était dressé à l'appel de celui d'Elena. Il l'avait regardé comme s'il la voyait pour la première fois. Bien sûre, il avait toujours su qu'elle avait le béguin pour lui. Mais tout cela ressemblait à des jeux d'enfants. Dorénavant, ils n'en étaient plus. Son excitation était pour lui une torture.
  • Je sais ce que tu ressens pour moi, dit-il brutalement.
Son ton avait été tranchant. Il la vit blêmir. C'était la première qu'ils évoquaient leur situation. Il allait lui faire du mal. Il ne pourrait pas faire autrement.
  • Nous ne sommes plus des amis Elena. Tu ne me vois plus comme ça en tout cas.
La sorcière recula comme effrayer mais se reprit bien vite.
  • Tu es un vantard Hayden, fils de Torken.
    Le lycan la fixa, voulant la mettre mal à l'aise mais celle-ci soutint fièrement son regard. Pourtant, il entendait l'accélération des battements de son cœur mis à mal par ses émotions.
  • Je suis ton amie que tu le veuilles ou non...que cela soit permis ou non. De quoi as-tu peur ? Cara sait à quel point je tiens à toi et à Elias. Elle ne m'en tient pas rigueur. Au contraire.
    Hayden cilla. L'hadéna était la souveraine des deux royaumes. C'était elle qui était chargée de faire appliquer la Kalb'ya. Il savait que Cara connaissait l'amitié qu'ils partageaient depuis l'enfance. De là à l'approuver...Pourrait-il lui être permis d'être son ami ? Pourrait-il être à ses côtés sans encourir la disgrâce de l'hadéna et de son père ? Pourrait-il supporter de vivre sans elle ? Il regarda son sourire moqueur. Elle se moquait de lui mais tout au fond d'eux ils savaient qu'il avait dit la vérité. Elle savait aussi que si elle avait été honnête avec lui, alors ils ne pourraient plus être ensemble.
    Tant que Cara le permettrait, il serait son ami car il ne savait pas si son âme pouvait vivre loin d'elle. Il ferma fort les yeux en maudissant une dernière fois sa Destinée et arracha lui aussi une touffe d'herbe tout en l’attrapant à la taille pour la plaquer au sol.
-Tu vas regretter tes fielleuse paroles, lui dit-il tandis qu'il essayait de lui faire manger de l'herbe.
Quand il l'entendit hurler de rire, il ne put faire autrement. Surtout qu'elle s'ingénia à le chatouiller derrière le genou.
  • C'est toi qui va regretter les tiennes, lui rétorqua-t-elle tandis qu'elle réussissait à s'enfuir.
****
Ils passèrent une partie de l’après midi à découvrir cette partie de la forêt qui était inconnu à Elena . En rentrant,ils passèrent devant l'ancienne demeure de Larkin et d'Elias mais leur ami n'y était plus.
Cependant le regard de la sorcière fut attirée par la jetée qui prolongeait la vieille maison. Elle avança mais se stoppa aussitôt en croisant le regard d'une jeune femme qui se baignait nue. Elle n'avait jamais vu de vision aussi parfaite. Son corps semblait taillé dans un matériau divin.
Elle reconnu la fille de Jasio, le Primera. Celui-ci était retourné dans le deuxième royaume, laissant ici sa femme et ses deux filles. On disait que le couple battait de l'aile et qu'il les avait abandonné.
Lilith
Elle était la fille aînée. Elle semblait avoir le même âge qu'Elena. Elle souriait mais son sourire provoquant ne semblait destiner qu'au lycan. Elena regardait son ami qui ouvrait la bouche bêtement comme un poisson hors de l'eau.
La mégère.
L'idiot.
Comment ne pouvait-il pas se rendre compte de cette mise en scène. Qui ira se baigner nue en dehors du palais sinon une femme qui voudrait charmer un homme ? Si c'était le cas, elle ne s'y prendrait pas autrement. Seul ombre au tableau.
Elle
Car à n'en pas douter, les regards langoureux que cette fille lançait à Hayden était une invitation on ne peut plus explicite.
Elena vit rouge. C'est vrai que son ami était le favori de ses dames même des sorcières. N'en déplaise à ceux qui pensait que la Kalb'ya contrôlait leur pulsion. Amère, elle était sûre qu'elle ne lui dirait pas non à elle. Hayden était la perfection incarnée. Son grand corps magnifique ressemblait à celui d'un guerrier ou d'un dieu. Ses muscles s'étaient développaient. Ils étaient devenus impressionnants depuis que son aube s'était achevé. Elle ne pouvait pas regarder son corps sans avoir envie de le toucher. Pourtant le plus étourdissant n'était pas là. Le plus grand piège était son regard. Jamais elle n'avait un bleu si pur, si intense. Quand il la fixait, elle avait l'impression qu'il l’ensorcelait comme le ferait un puissant sorcier. Certains soirs, elle fermait les yeux et pensait au bleu de son regard. Elle voulait s'y noyer et ne rêver que de lui.
Pourtant aujourd'hui son regard semblait celui d'un idiot aveuglé par une paire de sein.
La mégère.
L'idiot.
Lilith sortit de l'eau exposant encore plus son corps parfait. Son regard de chatte en chaleur ne laissait aucun doute sur ses intentions. Elena sentit la colère céder la place au chagrin. Est-ce qu'elle pourrait supporter de voir son ami au bras d'une autre femme ? Car c'est ce qui passerait. En tout cas ça ne serait pas aujourd'hui et pas avec celle-là. L'impudique plaça sa robe devant son corps.
  • Hadéna, lui dit-elle sans la regarder, je pensais être seule. J'aime me baigner nue...J'espère que tu n'ébruiteras pas mon secret. Tout comme je ne dirai à personne que je t'ai croisé avec ton amant.
  • Nous ne sommes pas amant, noble sorcière, intervint vivement Hayden. J'escorte l'honorable hadéna.
Défendait-il son honneur ou désignait-il sa disponibilité ? La sorcière opta pour le second choix et toucha le bras du lycan.
  • Dis-moi ton nom beau lycan ?
    Comme si elle ne le connaissait pas.
  • Hayden de Samsas, fils de Torken.
  • Le fils du roi, dit-elle dans un murmure. Je me rappelle de toi maintenant.
  • A tout hasard, penses-tu que je sois dupe de ta petite scène ? Coupa Eléna.
    Un silence pesant fut la seule réponse. La jeune sorcière aurait voulu arracher les yeux à cette harpie qui faisait sa parade amoureuse juste sous son nez. L'autre sorcière ne sembla pas du tout perturber par sa colère. Bien au contraire.
  • Allons tu sembles jalouse. Pourtant tu viens de me dire qu'il n'est pas ton amant.
    Elena sentait que la réponse qu'elle donnerait déterminerait de son avenir avec Hayden. Dans un sens comme dans un autre, elle était perdante. Non ils n'étaient pas amants. Oui elle l'aimait. Elle se tourna vers le lycan. Son cœur se serra en reconnaissant son regard. Elle le connaissait tellement. Elle sut ce qu'il allait dire bien avant que les mots ne franchissent ses lèvres.
  • Je n'appartiens à aucune femmes. Tout est à prendre chez moi sinon ma loyauté à mon hadéna.
    Elle reconnu le sourire dans sa voix. Il en usait quand il voulait faire rire ou amadouer son auditoire. Aujourd'hui ce ton lui donnait envie de vomir. Il allait séduire cette femme devant elle. Il allait le faire. Elle le savait. C'était la seule façon pour lui montrer les limites de leur relation. Elle ne le regarda pas mais vit le sourire satisfaisait de la jeune sorcière. Que pouvait-elle dire ?
  • Je vous laisse alors, dit-elle en espérant que sa voix ne trahirait pas sa détresse.
    Hayden la regarda mais elle fuit son regard.
  • Je ne te laisse pas rentrer seule, lui répondit-il instantanément.
  • A bientôt Liltih de Varas, grogna-t-elle n'attendant pas de savoir si le lycan la suivait.
    Elle entendit cependant le son mielleux de la mégère lui dire qu'elle espérait revoir bientôt le lycan. Elle activa le pas mais Hayden la rattrapa sans mal. Les bruits de la forêt n'arrivait pas à couvrir le bruit assourdissant de leur silence.
    Ils rentrèrent en longeant les champs de Danoa où la Duceta s’entraîna régulièrement. A cette heure là, il n'y avait personne. Il y avait en bordure les arbres bleus, plusieurs fois centenaires qu'ils escaladaient invariablement en rentrant de leurs errances. Aujourd'hui, le premier arbre était penché. Il semblait montrer le même abattement qu'elle ressentait. Ils prirent une entrée latérale que seule la Duceta ou l'Hadéna pouvait emprunter. Il menait directement dans la cour du palais de verre si l'on prenait le couloir de gauche ou les appartement de l'Hadéna et de sa fille si l'on prenait à droite.
    Hayden s'arrêta. Il n'avait jamais emprunter ce passage. Il semblait fuir son regard. Il lui indiquait clairement sa décision. Le poisson était ferré. Bien.
  • Ne t'affiche pas avec elle devant moi, dit-elle dans un souffle. Je t'en prie. Je sais que je n'ai pas à te le demander mais...s'il te plaît ne t'affiche pas avec elle devant moi.
    Elle ne voulait pas pleurer mais ses mots lui donnait envie de vomir. Elle n'attendit pas de réponse et elle alla directement à ses appartements

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire